Dans cette nouvelle note du conseil scientifique, Pierre Périer revient sur les grandes étapes des relations entre les familles et l’institution scolaire, depuis les débuts de l’école républicaine jusqu’à nos jours. D’abord administrés, dans les années 1880, avec peu de responsabilité sinon celle de respecter l’obligation de scolarisation de leurs enfants, les parents ont ensuite été représentés, au sortir de la seconde guerre mondiale, comme en témoigne la création de la FCPE en 1947, et ils sont désormais dans un rapport de plus en plus individualisé avec l’école. Comme l’explique l’auteur, cette orientation a pris la forme de politiques volontaristes au tournant des années 1980, et le lien à construire avec les familles devient un enjeu en même temps qu’un problème. Sans être totalement nouvelles, des tensions et incompréhensions entre parents et enseignants ne manquent pas de se produire, du moins sur certains territoires et avec les familles populaires en particulier.
De fait, l’institution scolaire, en s’ouvrant progressivement aux parents, a contribué à fabriquer une image du parent d’élève idéal, allié de l’école. Cependant, cette image du parent compétent, coopérant avec l’école et en maîtrisant les codes, fait courir le risque d’un jugement négatif sur les parents qui s’écartent de cette norme, au risque de les disqualifier à leurs propres yeux et aux yeux de l’institution. A ce titre, la formation des acteurs de l’école à la diversité des familles et à la relation à construire avec elles est une priorité, afin de ne pas redoubler les inégalités, en ajoutant aux difficultés de certains enfants celles de leurs parents face à l’école.
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