Commémoration des attentats de janvier 2015 et de la tuerie de “Charlie Hebdo” : la liberté d’expression en question(s)

 

La France s’apprête cette semaine à commémorer les attentats islamistes de janvier 2015. La tuerie perpétrée dans les locaux de l’hebdomadaire Charlie Hebdo, qui a décimé sa rédaction il y a dix ans, avait ouvert une série d’attaques en France dans les jours puis les mois suivants.

 

Symbole mondial de la liberté d’expression, imprimé dans le sang, Charlie Hebdo, dix ans jour pour jour après la tuerie du 7 janvier 2015, sort un numéro spécial. Il y publiera des caricatures sur Dieu sélectionnées dans le cadre d’un concours international lancé fin 2024

 

L’occasion également de s’interroger sur la liberté d’expression, principe fondateur de la République, pourtant menacée et sans cesse remise en cause (voir entre autres les articles sur le mémorial de Charlie Hebdo saccagé dès 2015 et récemment l’hommage de La Tribune Dimanche publié volontairement sans caricature à la une).

 

Douze personnes, dont huit membres de la rédaction, ont perdu la vie dans l’attaque de l’hebdomadaire par les frères Chérif et Saïd Kouachi, Français d’origine algérienne qui avaient prêté allégeance à Al-Qaïda. Les dessinateurs Charb, Cabu, Wolinski, Honoré, Tignous ont été abattus, ainsi que la psychanalyste Elsa Cayat, le correcteur Mustapha Ourrad, Michel Renaud, Frédéric Boisseau, agent de maintenance, les policiers Franck Brinsolaro, Ahmed Merabet et Clarissa Jean-Philippe. Le bilan final est de douze personnes assassinées et de onze blessées, dont quatre grièvement. Après deux jours de traque, ces derniers avaient été abattus par une équipe d’intervention du GIGN, le groupe d’élite de la gendarmerie française, dans une imprimerie de Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne), où ils s’étaient retranchés.

 

Journal satirique, joyeusement anarchiste et anticlérical créé en 1970 sur les cendres du magazine Hara-Kiri, Charlie Hebdo (en référence ironique à Charles De Gaulle) était la cible de menaces jihadistes depuis la publication de caricatures du prophète Mahomet en 2006. Parmi les morts figuraient son emblématique directeur, le dessinateur Charb, ainsi que deux légendes de la caricature en France, Cabu et Wolinski.

 

D’autres attentats islamistes près de Paris ont ensuite coûté la vie à une policière le lendemain à Montrouge, puis à quatre personnes de confession juive dans un magasin casher porte de Vincennes le 9 janvier.

 

Ces attentats avaient provoqué une émotion mondiale et donné naissance à un slogan de soutien resté célèbre : « Je suis Charlie ». Le retentissement de ces événements est considérable, aussi bien en France qu’à l’étranger : des manifestations de soutien ont lieu dans de nombreuses villes de France et dans le monde. Quarante-quatre chefs d’État et de gouvernement participent à Paris à une « marche républicaine » le dimanche 11 janvier 2015, qui rassemble plus d’un million et demi de personnes, tandis que sur deux journées, plus de quatre millions de Français défilent sur tout le territoire.

               

 

 

LIENS :

 

POURQUOI ON AIME TANT L’ART DE LA CARICATURE EN FRANCE 

“Caricature et satire se sont développées grâce à l’existence d’un espace public démocratique. La liberté d’expression qui le caractérise permet de voir éclore de nouvelles modalités de contestation des puissants, des façons de penser ou des mœurs.”

 

 

ATTENTATS DE JANVIER 2015 : LE RÉCIT DES TROIS JOURS EN ARCHIVES

“Le 7 janvier 2015, la rédaction du journal «Charlie hebdo» était attaquée par les frères Kouachi. Le lendemain, une policière municipale était abattue à Montrouge près de Paris. Avant que le 9 janvier, une prise d’otages sanglante ait lieu à l’Hyper cacher de la porte de Vincennes. Retour sur la chronologie des faits.”

 

 

CHARLIE ET LES AUTRES, DEBOUT MALGRÉ TOUT

“Janvier 2015-Janvier 2025. Dix ans après les attentats qui ont semé la terreur et la mort à Charlie Hebdo, Montrouge et à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, comment vont celles et ceux qui ont survécu ? Confidences de Coco, Riss, Sigolène Vinson, Angélique, Jean-Sébastien, Jérémy Ganz, Noémie.”

 

 

LES MEDIAS SE MOBILISENT POUR COMMÉMORER L’ATTENTAT ISLAMISTE DU 7 JANVIER 2015 ET S’INTERROGER SUR LA LIBERTÉ D’EXPRESSION

“Sommes-nous tous encore Charlie ? Où en est-on avec la liberté d’expression ? En direct de la Bibliothèque nationale de France à Paris, l’animatrice Caroline Roux recevra les journalistes et dessinateurs de Charlie Hebdo, dont Riss, […]des spécialistes du terrorisme, pour décrypter l’état de la menace aujourd’hui, des enseignants et des élèves sur la question de la laïcité, et des humoristes, des artistes, des écrivains qui s’interrogeront sur la liberté d’expression”

 

 

 

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