Lili Keller-Rosenberg au collège Camille Claudel : la mémoire vivante

 

Le Mardi 18 mars 2025 restera un jour mémorable dans l’histoire du collège Camille Claudel et très certainement aussi dans tous les esprits des élèves et des adultes qui ont assisté à la conférence de Lili Keller-Rosenberg (appelée fréquemment Lili Leignel).

D’origine juive hongroise et âgée aujourd’hui de 93 ans, Lili Keller-Rosenberg fut déportée à l’âge de 11 ans, avec ses deux frères, dans les camps de concentration de Ravensbrück puis, au début de 1945, à Bergen-Belsen. Le récit de ses années de déportation, aussi précis que glaçant, a bouleversé les 330 personnes présentes dans une salle qui désormais porte son nom. Enseignants, élèves de 3e et délégués de classe ont ainsi partagé un unique moment d’histoire, au cours duquel ils ont pu croiser avec émotion les noms de Simone Veil, Anne Frank, Geneviève De Gaulle ou bien encore Ginette Kolinka.

La salle « Lili Keller-Rosenberg », inaugurée le matin même par la pose d’une plaque, en présence de nombreux invités, est un honneur partagé par tout l’établissement et un hommage qui a beaucoup touché Mme Keller-Rosenberg. Les élèves de 3e qui participent cette année à la 64ème édition du CNRD (Concours National de la Résistance et de la Déportation) ont eu un rôle privilégié en l’accompagnant tout au long de cette journée particulière. D’abord intimidés, puis rapidement conquis par sa vitalité communicative, ils ont pu échanger avec elle et parler de leur engagement dans ce concours. Ces « petits messagers » comme « Lili » aime à les qualifier elle-même, sont des oreilles et des voix qui ont maintenant le devoir de raconter ce qu’ils ont entendu. Des yeux aussi, qui doivent rester vigilants.

A un moment de l’histoire de notre pays où les actes antisémites augmentent de manière alarmante (en hausse de 400 % entre l’année 2022 et 2023, une attaque antisémite tous les trois jours en France, depuis 2025), où des partis politiques se servent de la haine comme moteur électoral et exaltent les divisions communautaristes, où la falsification idéologique de l’histoire devient quotidienne, le témoignage vivant d’une survivante de la Shoah nous est plus que jamais précieux. Ce sont précisément des propos révisionnistes qui l’ont un jour décidée à témoigner inlassablement sur l’horreur nazie, symbole universel de toutes les barbaries. « Infatigable passeuse de mémoire » est-il inscrit juste en dessous du nom « Lili Keller-Rosenberg » sur la plaque de notre salle polyvalente. Des mots qui viennent nous rappeler que le « devoir de mémoire » ne consiste pas à entretenir un musée poussiéreux, mais à transmettre la vérité sans relâche, et à s’inspirer de tous ceux qui, un jour, ont contribué à éclairer l’obscurité.

 

   

     

…les livres, aussi, sont des “Infatigables passeurs de mémoire” :

                  

 

Portrait de Lili Keller-Rosenberg, rescapée de la Shoah – France 3 Hauts-de-France :

 

 

Documentaire Lili Leignel – “13h15, le dimanche” – France 2 :

 

 

Lili Keller-Rosenberg, le témoignage intégral d’une rescapée de la Shoah – Mairie de Seclin :

 

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