Le S.E.M.O.C.T.O.M.

Le S.E.M.O.C.T.O.M.

9 avril 2019 Non Par Noé

Tu as peut-être  déjà croisé le mot S.E.M.O.C.T.O.M. ? Le service qui s’occupe du ramassage des ordures ménagères et de la gestion des déchets. Durant une heure, nous avons rencontré Mr  Lafitte et Mr Parisse qui sont les chargés de communication du S.E.M.O.C.T.O.M. voici ce qu’ils nous ont dit :

LE JOURNAL : Pouvez vous vous présenter s’il vous plait ?

Alors moi je suis Martial Lafitte et je suis chargé de communication du S.E.M.O.C.T.O.M.

Alors moi je suis Jérome Parisse et je suis animateur de la politique de la réduction des déchets du S.E.M.O.C.T.O.M.

 

LE JOURNAL : Que veut dire S.E.M.O.C.T.O.M.?

SEMOCTOM est un acronyme qui veut dire : Syndicat de l’Entre deux Mers Ouest pour le Collecte et le Traitement des Ordures Ménagères. La collecte consiste à ramasser les déchets. Le traitement va être la façon dont on gère les déchets une fois ramassés  : soit du recyclage, soit de l’incinération ou de la mise en décharge.

 

LE JOURNAL : Du coup, c’est quoi exactement le S.E.M.O.C.T.O.M. ?

 Le S.E.M.O.C.T.O.M. c’est un syndicat. Cela veut dire quoi ? C’est comme si c’était un gros service municipal qui s’occupait de la collecte et de la la réduction des déchets. Si on n’arrive pas à faire réduire les déchets on essaye de les collecter le mieux possible pour arriver a les valoriser. L’objectif est de bien gérer les déchets. On doit tout faire pour le prévenir.  Il faut essayer de le préparer à ce qu”il soit réutiliser en l’état. On doit ensuite essayer de le recycler pour faire autre chose, sinon on doit le traiter en le valorisant, en général pour faire de l’énergie (du gaz ou de l’électricité). Si on n’a pas pu faire ça, on l’élimine :  c’est l’enfouissement. On le met dans des structures fermées, généralement des décharges.

 

LE JOURNAL : Combien de personnes travaillent au S.E.M.O.C.T.O.M. ?

Environ 130 personnes. Ce n’est pas un nombre fixe et régulier. Car dans notre métier, l’essentiel de l’activité est la récolte des déchets, environ une centaine de personnes. Beaucoup de camions (une vingtaine partent tous les jours), il faut faire face aux accidents, aux absences aux congés qu’il faut remplacer.

 

LE JOURNAL : Quels sont les différents métiers ?

On a une multitude de métiers. On a d’un côté des techniciens qui représentent la majorité du personnel et de l’autre des administratifs.

Tout d’abord, il y a celui qui ramasse les déchets, le ripeur, le conducteur du camion, puis le chef d’équipe. Dans les déchetteries, il y a l’agent de déchetterie et son chef puis un coordonnateur. Il y a beaucoup de camions bennes, des semi-remorques et beaucoup de véhicules. Donc on a un atelier de réparation avec un chef mécanicien, un mécanicien, des personnes qui chargent les semi-remorques. On a un nouveau service avec un broyeur de déchets verts. Il faut donc une personne pour se déplacer sur les différents endroits pour broyer les déchets avec un grue et la manipuler. Il y a aussi des laveurs. Laver les véhicules est une obligation. On a également des personnels d’entretien. Ensuite on a du personnel qui s’occupe de la communication, de la comptabilité, des chefs de services, un chargé de recrutement.

Le SEMOCTOM est dirigé par un président qui est un élu, en général un maire d’une des communes sur lesquelles travaillent le SEMOCTOM. Actuellement, le président est M.Jean-Luc Lamaison, maire de Nérigean. Il est élu pour six ans, le temps d’un mandant de maire. Ensuite, il y a un directeur des services, en l’occurrence une directrice actuellement, qui est chargé de mettre en œuvre la politique décidée par le président.

 

Collecte des déchets :

LE JOURNAL : Sur combien de communes travaillez vous ?

Sur 85 communes.

 

LE JOURNAL : Qui produit le plus de déchets : les particuliers ou les entreprises ?

Le rôle du SEMOCTOM est de s’intéresser principalement aux déchets ménagers donc aux particuliers. Toutefois, on collecte pour 10 à 15% de déchets de petites entreprises comme un coiffeur, un boulanger, ou des entreprises en réseau. Par contre au niveau national et mondial, ce qui produit le plus de déchets ce sont les activités économiques. Le plus gros producteur de déchets est le secteur des bâtiments et travaux publics, puis l’agriculture.

Par exemple : pour un kilo de matière à consommer un agriculteur a peut-être produit une quarantaine de kilos de déchets. Les déchets de famille ne sont qu’une partie faible des déchets mais les responsables de déchets sont avant tout les ménages qui consomment les produits demandés. C”est ce qu’on appelle les déchets cachés. Le pire est par exemple la production d’un smartphone qui va produire des dizaines de tonnes de déchets, car il faut creuser la terre pour trouver des minerais qui entrent dans la composition d’un téléphone portable.

 

LE JOURNAL : Combien de temps dure une tournée ?

Les personnels travaillent 35 heures par semaine, soit une journée de travail de sept heures sur cinq jours.

La journée commence vers quatre ou cinq heures du matin. Il faut partir du dépôt et rejoindre la commune de ramassage, effectuer la tournée et rentrer au centre de dépôt. Toutefois, il faut gérer des imprévus : des embouteillages, des travaux sur la route. La quantité de poubelles à ramasser peut varier selon les tournées et ralentir le ramassage. En fonction que la tournée dure plus ou moins longtemps, le temps de travail est ajusté ensuite sur la moyenne du temps de travail.

Par tournée, il y a environ 350 poubelles de levées. Cela peut-être beaucoup moins au mois d’Août par exemple où les gens sont en vacances, ou beaucoup plus pendant les fêtes de Noël par exemple.

 

LE JOURNAL : Quel est la quantité de déchet ramassée chaque jour ?

Alors commençons par les chiffres annuels,. En 2018, le SEMOCTOM a traité 65246 tonnes de déchets, soit environ 601 kilos par an et par habitant. Il faut compter que ce chiffre est une moyenne. Cela inclut les déchets de tous les jours mais aussi les autres déchets.  Si par exemple, on décide de faire des travaux pour refaire une chambre ou une partie de la maison, on produira alors plusieurs centaines de kilos de déchets par exemple.

Sur les 601 kg, 228 kg ont été incinérés, 78 kg ont été enfouis, tout le reste a été recyclé.

 

Tri des ordures

 

LE JOURNAL : Où vont les déchets une fois trié ?

La bonne question est quand est-ce que se fait le tri ? Normalement le tri est déjà fait au moment de la collecte.

Les déchets non-recyclables de la poubelle rouge partent à l’incinérateur.

Les déchets de la poubelle jaune partent dans des centres de tri spécialisés. On va séparer les différents types de déchets selon leurs différents types de matériaux. Une fois trié, les matériaux vont reproduire encore de la matière.

 

LE JOURNAL : Comment se passe le tri des ordures ?

Il n’y a pas de tri d’ordures à proprement parler  puisque celui-ci a déjà été fait. Seuls les déchets de la poubelle suivent une filière de tri. Il y a toutefois une exception. de temps en temps des poubelles aléatoires sont triées pour évaluer la qualité du tri. On y trouve en partie des produits recyclables comme des vêtements, des bouteilles en plastique, des produits compostables. Environ la moitié des détritus de la poubelle rouge ne sont pas dans la bonne poubelle. Un tiers pourrait être composté par du compostage industriel, un tiers pourrait être recyclé, un tiers n’est pas recyclable.

LE JOURNAL : Comment fonctionne une déchetterie ?

On ne parle plus de déchetterie mais de centre de tri. On a différentes bennes pour différents types de produits. On a 23 types de tri. On sépare par exemple les meubles des déchets en bois, les gravats, des produits chimiques ou les peintures. Pour chaque type de produit, celui-ci a une filière de recyclage. On a développé aussi des zones de réemploi qui permettent de ne pas jeter mais de les laisser gratuitement à disposition des usagers. On finit par se rendre compte que l’on est en effet dans une société de gaspillage. On jette des choses qui marchent. Il y a de plus en plus de gens qui le comprennent, le premier réflexe dans ce qu’on jette est de savoir ce qui peut resservir. On a une récupération aussi pour l’électronique, l’électrique, les appareils ménagers. On a aussi les piles, les néons, les ampoules électriques, les cartouches d’imprimantes, les huiles de vidange, alimentaires, les capsules de café. On fait du carburant avec les huiles alimentaires. On recycle aussi les livres, les radiographies, plus tout ce qui peut-être mis das la poubelle jaune. Le plâtre par exemple peut-être recyclé à vie. On le broie pour le mettre en poudre, on peut ensuite remettre de l’eau pour refaire du plâtre.

En déchetterie, il est interdit de déposer un sac fermé afin que le tri soit fait de la façon la plus correcte possible. Chaque élément du sac doit partir dans la bonne benne.

 

Lutte pour l’environnement 

LE JOURNAL : On a vu sur votre site Internet que vous faisiez du compostage, du broyage de déchets verts et de réparation d’objets ?

Pour les objets, on incite à la réutilisation d’objets que ce soit aussi bien à la déchetterie que dans la vie quotidienne. On essaye de développer le don d’objets afin d’éviter le gaspillage. Quand un objet est en panne, on incite les gens à le faire réparer. Dans les deux cas cela a un coût, favoriser des réparateurs locaux ou favoriser une production en Chine ou à l’autre bout de la planète qui seront fabriqués de façon fragile. On essaye de lutter contre l’obsolescence programmée qui consiste à fabriquer des objets avec des pièces fragiles ou qui seront difficilement utilisables à terme. Cela est aussi valable pour les produits dont la puissance évolue rapidement où le produit de l’année suivante est toujours plus performant que celui de l’année précédente, incitant les gens à acheter de nouveaux produits et donc jeter les plus anciens toujours en état de marche.

Les déchets verts sont les seuls que l’on peut gérer à la maison comme le compostage ou le broyage.

Le compostage est une technique pour transformer un déchet en ressource. On considère le déchet vert non pas comme un déchet mais une ressource secondaire, c’est à dire un produit qui peut être réutilisé en l’état.

Des distributions gratuites de composteurs sont mis en place sur les communes du SEMOCTOM. Le composteur est un peu une boîte magique : on y met quelque chose, il en ressort autre chose. On y met un déchet, il en ressort du terreau.

Le broyage c’est la transformation des branches en copeaux pour faire de l’aménagement urbain par exemple.

 

LE JOURNAL : Que faire pour réduire nos déchets ?

Mieux sensibiliser les populations et développer les jeunes générations pour mieux les sensibiliser et les éduquer.

On sensibilise au low tech, c’est à dire l’utilisation de basses technologies qui produisent moins de déchets ou des déchets plus facilement recyclables ou biodégradables.  Le déchet est un produit du quotidien, il faut donc trouver des réflexes dans le quotidien pour produire moins de déchets.

Il existe ensuite une multitude de solutions comme l’emploi de pochons en tissu recyclable pour mettre les fruits et légumes achetés au marché par exemple.

 

LE JOURNAL : Merci pour votre disponibilité et d’avoir bien voulu répondre à nos questions !

 

Pour en savoir plus

Le site du SEMOCTOM : http://www.semoctom.com/web/fr/11-semoctom.php

Le guide du compostage : http://www.semoctom.com/files/pmedia/public/r1523_9_guide-pratique-compostage-et-paillage.pdf

 

 

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